
Jour 364 : Montréal (26 novembre 2015)
14h33 : L’air frais fouette mon visage tandis que je commence à errer sans but dans la rue. Ce vent si typique à la région qui, l’hiver dernier, a manqué plusieurs fois de me faire perdre mon nez. Je me décide finalement à aller en direction du Mont-Royal parce que c’est joli et parce que c’est à côté.
14h38 : J’arrive à l’entrée du parc et ce n’est pas la veuve ni l’orphelin qui m’accueillent mais des dealers qui cherchent à me racketter en échange d’un rail de coke. Je me fait interpeller pas moins de 3 fois en l’espace de 30 secondes (la routine quoi) alors je commence l’ascension en pensant que j’ai probablement une tête de drogué ou de hippie et que la discretion de ces mecs m’épatera toujours…
14h41 : Pendant encore quelques mètres je m’efforce de fuir du regard tout groupe susceptible de me vendre des substances illicites et je pars finalement dans mes méditations métaphysiques alors que je gravi petit à petit la célèbre colline montréalaise. Que vais-je faire en rentrant en France ? C’est la question existentielle du jour (très ressemblante à celle de la veille d’ailleurs). Après quelques minutes a divaguer sur le sujet, le mystère de mon avenir reste entier mais j’en arrive à la conclusion que ce qui compte est d’avoir passé une année formidable et que du moment que je ne me prends pas une bombe en posant le pied sur le carrelage lustré de CDG, tout ira bien.
15h02 : J’arrive aux pieds des 352 marches qui me séparent maintenant du belvédèreet et j’entame ce dernier obstacle au milieu des aller-retours incessants des sportifs surentrainés tandis que les vieux suffoquent déjà en se hissant péniblement sur la 10ème marche.
15h07 : Je contemple la vue, toujours aussi agréable, pendant qu’ à côté, mes voisins touristes se selfisent à outrance. Un chinois solitaire me baragouine un truc incompréhensible en me tendant sa camera et je m’applique à lui faire plus beau cliché possible qu’il pourra montrer fièrement à sa maman .
Il est 15h30, le soleil commence à montrer des signes de faiblesses et c’est le corps déjà anesthésie par le froid et par mon inactvité que je commence à redescendre la « montagne » en croisant quelques écureils obèses toujours en quête de bouffe.
16h02. Les rues sont bien plus animées qu’il y a 2h car ces feignants de québécois sortent déjà du travail. Je me dirige tranquillement en direction de mon chez moi en répondant à un texto pour finaliser la vente du GPS
16h24. C’est le type, qui m’avait dit le matin même qu’un GPS sans socle ne valait rien, qui se pointe finalement pour l’acheter. Avec mon bilinguisme parfait et pour m’éviter toute tentative de négociation ratée, je prétends que le GPS ne m’appartient pas, que je le vends pour rendre service et que même si je comprend bien qu’un GPS sans support mériterait bien une petite ristourne, n’étant pas le propriétaire je ne peux pas le brader.
16h25. Je raccompagne monsieur à la porte, les billets à la main et débarassé de mon GPS. Je retourne ensuite geeker paisiblement sur mon lit.
18h49. J’ai faim.J’ouvre le frigo et me retrouve plongé dans une epreuve de top chef où je dois réaliser un repas 4 étoiles avec une courgette, un brocolis et un restant de riz collé au fond de la casserole. Mais sauvé par le gong ma coloc m’annonce aussitôt que ce soir elle invite un pote et qu’elle a préparé un pâté chinois, sorte de hâchi parmentier québécois qui se déguste traditionnellement accompagné d’une marée de ketchup.
20h02. Je m’enfile une bonne part de pâté chinois alors que ma coloc et son pote sont en train de se marrer comme des baleines devant un navet télévisuel.
»
Le restant de la soirée étant d’une platitude déconcertante je m’arrêterai là n’ayant absolument plus aucune envie d’ecrire là suite. Car dites vous bien qu’en plus d’être chiant à lire c’est encore pire à ecrire. Mais je vais quand même mettre fin au suspens : je n’ai pas sauvé le monde ce jour là, ni les jours suivants d’ailleurs.
Via ces 2 derniers articles je voulais simplement montrer que même dans un voyage il y a des temps morts et que je n’ai pas fait des trucs incroyables tous les jours, j’avais une vie normale. J’ai juste fait plus de choses cette année simplement parce que je savais que je n’avais qu’une année à vivre ici et qu’il fallait en profiter. Au final, qu’on soit n’importe où dans le monde et peu importe le temps qu’on y reste, il suffit de se dire qu’on n’a qu’une année, qu’un mois ou qu’une semaine à y vivre pour rendre ça génial.
Sur ces belles paroles je m’en vais préparer ma valise après une petite soirée entre colocs accompagnée de rhum et de guitare. Mon vol part demain au 365ème jour de mon voyage mémorable, j’aurai été jusqu’au bout sans aucun regret.
- Parc Lafontaine
- Parc Lafontaine
- Jardin Botanique
- Jardin Botanique
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- Vous êtes bien laide mademoiselle
- Monsieur s’est fait mal au pied je crois
- Marche macabre
- Marche macabre
- Marche macabre
- Halloween
- Vers le belvédère
- Belvédère
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