
Jour 362 : Montréal
362 oui vous avez bien lu …. Ca fait 362 jours que j’ai posé le pied de l’autre côté de l’Atlantique. Ca peut paraître long mais je ne surprendrai personne en disant que c’est passé à une vitesse folle. Il s’en est passé des choses absolument géniales, même si il y a aussi eu beaucoup de moments d’oisiveté aiguë mais ça, il n’y a que moi qui le sait. Car généralement quand je ne fous rien, je m’abstiens de vous le raconter, pour votre bien. Mais cette fois j’ai décidé que j’allais rendre hommage à ces journées interminables et inutiles qui ont aussi agrémentées le voyage et qui méritent bien un article.
» Lundi 24 novembre :
Aujourd’hui comme hier et les autres jour je n’ai rien à faire. Je vais devoir m’efforcer de trouver de fausses occupations pour faire croire à mon inconscient que j’ai accompli quelque chose.
Il est 7h56 du matin, je suis déjà réveillé et j’allume machinalement mon téléphone pour commencer ma 1ère fausse occupation : perdre du temps sur facebook. Rien à signaler comme d’habitude. Franchement je m’attendais à quoi ? A part des pvtistes perdus qui se font copieusement insulter par d’autres parce qu’ils cherchent du saucisson, des danettes ou je ne sais quoi, ou d’autres qui essayent de refourguer mille et une merdes avant de repartir en France (je fais parti de ceux là), ou encore d’autres a qui on conseille d’aller acheter une belle Canada Goose à 700$ assortie de bottes Sorel en poils de yéti sans quoi l’hiver approchant les tuera sur le coup …Mon fil d’actualité est décidémment envahi par les problèmes existentiels de mes compatriotes expatriés dont je me contre-fout à présent.
9h30, ma coloc vient d’aller bosser, je vais pouvoir m’extirper de mon lit car j’aime être tranquille quand je me lève. Il fait froid dans ma chambre mal isolée et j’entend un truc qui gratte… sans doute l’espèce de petit rat que j’ai vu gambader sur le tapis la veille. Je me décide à aller prendre mon petit déjeuner : céréales Quaker granola amandes avec du lait d’amande (non je ne suis pas devenu végé), des pommes coupées et du sirop d’erable. Ca ressemble au bonheur et ça s’en approche.
9h46, j’ai fait la vaisselle et rangé le bordel dans la cuisine, la bouilloire est sur le feu, je retourne geeker sur mon pc. J’ouvre mes boites e-mail et consulte mon unique mail : un message automatique de LinkedIn qui me raconte à quel point la « vie » professionnelle de mes contacts est formidable. Bienvenue à FakeLand, le paradis des costards et des jeunes cadres dynamiques. Facebook, lui, avait au moins le mérite de montrer une part de vrai dans la vie des gens (la part sympa). Sur LinkedIn tout est fake. Je referme la page avant de faire une crise d’urticaire.
9h50, la bouilloire hurle sur la cuisinière et je me décide finalement à déplier mes membres pour faire les 3 pas qui me séparent de la cuisine. Ma tisane de mamie est prête je peux désormais retourner m’asseoir ou me vautrer sur mon lit, les yeux toujours rivés sur mon écran.
10h35, les minutes défilent vite, je me demande ce que je vais faire aujourd’hui pendant que mon index est toujours occupé à actualiser frénétiquement ma page Facebook (ce truc est une plaie). J’ai pourtant des choses à faire comme poster des annonces sur internet pour vendre mes trucs, aller au Village des Valeurs déposer les fringues que je ne veux plus, aller acheter des cadeaux, fermer mon compte bancaire… Plein de petites choses que j’ai déjà réussi à repousser depuis presque un mois. Belle performance. Je décide donc d’aller prendre ma douche en espérant que me sentir propre et habillé m’ouvrira les portes vers une journée pleine d’aventures et de rebondissements
11h02. J’ai le poil soyeux et l’haleine fraîche. Quelqu’un a finalement mordu à l’hameçon et va venir me débarrasser de mon GPS. Je ne vais donc pas pouvoir aller sauver le monde tout de suite, je dois d’abord attendre qu’il arrive. Pendant ce temps je m’aperçois que je ne retrouve plus le support du GPS.
11h09. Je retourne littérallement toute ma chambre sans aucune trace de ce truc. MERDE ! A cet instant précis je me déteste et je me dis que j’ai dû le laisser dans la Honda vendue la semaine passée. Je suis quand même persuadé de l’avoir récupéré. Je me rémémore cette journée de deuil où j’ai abandonné Micheline aux mains d’un autre propriétaire. J’avais pourtant tout fait pour oublier…
11h16. L’acheteur arrive dans 14 minutes pour chercher son butin et j’imagine déjà sa tête quand il comprendra qu’il va devoir utiliser son GPS en le posant sur ses genoux. Je retourne une 2ème fois la chambre.
11h32. Je relève la tête ahuri alors que mon téléphone sonne. Le mec ne trouve pas l’adresse et je sors dans le froid et la morve au nez pour lui faire signe que le 209 se trouve coté numéros impairs et pas pairs… Je lui présente le GPS en racontant un bobard mûrement réfléchi à propos du socle disparu.
11h33. Le mec se barre sans sommation, me laissant le GPS entre les mains… Visiblement l’idée de le voir l’écran se balader librement dans l’habitacle à chaque virage ne l’a pas séduit. Ma sonnerie retenti de nouveau : c’est pour la lampe frontale. La femme se présente aussitôt devant la porte, et après un petit essai elle repart avec convaincue d’avoir fait l’affaire du siècle.
11h51. J’envoi un texto à un type qui m’avait contacté la veille pour lui annoncer qu’il peut passer prendre le GPS aujourd’hui mais qu’il n’aura malheureusement pas le socle avec. Il répond qu’un GPS sans socle ne vaut plus rien. Le contraire m’aurait étonné.
12h32. Je me suis encore fait aspirer par la spirale internet mais la faim vient de m’en délivrer temporairement et je décide de cuire des pâtes pour manger avec ma bolognaise qui traine dans le frigo depuis déjà une semaine.
13h58. C’était très bon. Je continue de répondre à quelques mails et je regarde amusé les vidéos débiles inutiles de SolangeTeParle sur Youtube. Il est déjà 14h, l’hiver approche au Québec ce qui veut dire qu’à 15h30 la nuit commencera déjà à tomber. Si je veux aller sauver le monde, il faut y aller maintenant.
14h32. Le regard vif et l’allure conquérante je sors enfin… »
En attendant l’épisode 2 voilà quelques photos qui n’ont rien à voir.
- L’Eglise de Wotton
- Un des derniers ponts couverts du Québec
- … Ces ponts servaient aussi autrefois d’abris pour les marchés.
- Jolie eglise rachetée et entièrement retapée par une association…
- … L’intérieur a été aménagé en bar/café…
- … Après la « Révolution tranquille » de 1960 , la religion a été rejetée par les québécois. Cette région est la moins croyante d’Amérique du Nord. La plupart des églises qu’on trouve partout sont généralement des vestiges abandonnés
- L’étang, le repaire du canard fugueur que j’ai essayé de piéger à de nombreuses reprises , en vain.
- Mon petit chat stupide
- Une vieille auto qui trône sur le parking du garage de St Camille
- St Camille
- Eglise de St Camille
- Les restes de la cabane au fond du jardin
- Ca change de l’hiver hein
- Chasse au chanterelles…. l’année 2015 était apparemmment très propice à la récolte
- Eclipse de lune depuis la véranda. On ne dirait pas mais là l’eclipse est totale…
- …et ici partielle
- Mon petit thé matinal
- Elle a des air de la fameuse et typique cabane au Canada quand même :)
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